Le prix Nobel de Physique 2012 a été décerné au Français Serge Haroche et à l'Américain David Wineland pour leurs travaux en physique quantique, a annoncé mardi le comité Nobel.
Source photo : Witt/Sipa
Le jury les récompense pour "leurs méthodes expérimentales novatrices qui permettent la mesure et la manipulation des systèmes quantiques individuels".
"Les lauréats ont ouvert la voie à une nouvelle ère d'expérimentation dans la physique quantique en démontrant l'observation directe de particules quantiques individuelles sans les détruire", précise le communiqué de l'Académie royale des Sciences de Suède.
Serge Haroche, 68 ans, avec son collègue de l'Ecole normale supérieure (ENS) Jean-Michel Raimond, a en 2008 réussi à observer le passage du quantique à la physique classique sur un petit paquet de photons, des grains de lumière.
Pour cette expérience, ils ont utilisé un dispositif (une cavité tapissée de miroirs), capable de piéger pendant très longtemps des photons, ainsi qu'une méthode d'observation des photons qui ne les perturbe que très peu.
Ils ont ainsi pu observer le passage des photons d'un état atypique du monde quantique à un état correspondant parfaitement à la physique classique, un phénomène appelé "décohérence" qui s'est déroulé sous leurs yeux.
Comme Serge Haroche, David Wineland, né en 1944, a travaillé dans le domaine de l'optique quantique, "étudiant l'interaction fondamentale entre la lumière et la matière", selon le comité Nobel.
Fils d'un père juif marocain, qui exerce la fonction d'avocat, et d'une mère juive d'origine russe, enseignante, Serge Haroche quitte le Maroc en 1956, quand ce pays, jusque-là protectorat français, obtient son indépendance. Après de brillantes études secondaires, il prépare le concours d'entrée à plusieurs grandes écoles. En 1963, classé premier au concours d'entrée à l'École Polytechnique, et troisième au concours d'entrée à l'École normale supérieure, il choisit finalement d'intégrer cette dernière. Il suit parallèlement les cours de la faculté des sciences de l'université de Paris de 1963 à 1967. Après sa licence en sciences physiques, il passe avec succès en 1967 l'agrégation de physique et obtient la même année le doctorat de spécialité (3e cycle). En 1971, il soutient sa thèse de doctorat en sciences physiques à l'université de Paris 6 ; ses recherches ont été effectuées sous la direction de Claude Cohen-Tannoudji.
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