Il y a quelques mois, j'étais en déplacement à Incheon, la zone industrielle et portuaire de Séoul, dans le cadre d'une mission professionnelle d'implémentation du progiciel SAP R/3 pour un grand groupe chimique.
Bien que très absorbé par mon travail, j'ai été surpris par l'incroyable percée de la high tech : tous mes interlocuteurs possédaient le dernier cri de la technologie (ordinateurs, téléphones mobiles avec TV, organisateurs, etc...).
Ce goût du "dernier cri" est aussi visible à l'extérieur de l'entreprise : beaucoup de boutiques vendent les dernières nouveautés électroniques, que les jeunes Coréens s'empressent d'acquérir; et de renouveler régulièrement.
Au fond, ce qui m'a surpris, c'est le contraste entre cet appétit de la nouveauté technologique, et le retard en termes d'infrastructures et d'environnement. Les buildings poussent comme des champignons, sans aucun souci d'harmonie architecturale. Le développement rapide de l'économie semble être la priorité numéro un, au détriment de l'urbanisme.
Mais revenons à la percée de la technologie. Deux grands facteurs expliquent ce phénomène :
- une volonté politique : le gouvernement Coréen encourage la coopération entre la recherche publique, et les grands acteurs industriels (Samsung, LG, etc.). Ainsi, l'investissement dans les nano-technologies est l'une des priorités. Actuellement, 16% du produit intérieur brut (PIB) de la Corée du Sud provient des secteurs industriels de pointe et le pays investit 3% de son PIB en recherche et développement (R-D), soit 7% du budget national. Depuis 1998, l'industrie des nouvelles technologies connaît une croissance moyenne annuelle de 18,8 %. L'objectif du gouvernement est de rejoindre le top 3 mondial d'ici à 2015.
- les caractéristiques de la société Coréenne : esprit de compétition, goût pour la nouveauté technologique, absence relative de loisirs, « volonté d’imiter le voisin » sont propices à l'expansion des nouvelles technologies, et au dynamisme du marché.
La Corée sera t'elle l'un des leaders des nouvelles technologies d'ici 10 ans ?
Très certainement, mais attention à la gadgétisation à outrance, qui risque de lasser les occidentaux. Les Coréens raffolent de mulitples fonctions, même si celles-ci sont souvent inutiles et compliquent l'utilisation des produits. Inversement, un produit à la fois simple et design comme l'iPod, a fait un carton en Europe et aux Etats-Unis, mais ne marche pas du tout en Asie comme le souligne et l'explique Nicolas Ritoux.
A suivre donc.
1 commentaires:
Christophe, je suis d'accord avec ton analyse.
J'ajouterais 2 choses que j'ai constatées lors de mon séjour à Seoul :
- Le monde high-tech et le monde pop semblent très fortement imbriqués : c'est la culture des jeunes. Sur toutes les pubs on les voit en train de danser avec leur mobile sur de la musique pop RnB qui ressemble à du MTV-style revu à la sauce Coréenne. Là-bas aucun doute que Geek is Cool ;-)
- Leur originalité ne se limite pas aux devices high-tech. Ils ont aussi leur propre monde online, assez méconnu des occidentaux car les sites web en Coréen ne sont pas faciles à browser pour nous autres. Les stars du Web 2.0 ne sont donc pas les mêmes chez eux et ce sont des services très orientés sur les mobiles. Leurs business-models sont différents et parfois précuseurs et sont donc de bonnes sources d'inspiration. Exemple : les jeux-vidéo gratuits où l'on paye un abonnement pour jouer online, les musiciens-stars qui ne gagnent rien en vente de disques mais signent des super contrats de sponsoring/pub comme les grands sportifs américains...
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