Vaste question, qui mérite d’être traitée car un certain nombre d’analystes estiment que "71 % des projets logiciels n'arrivent pas à terme" (CIO Magazine, 15 novembre 2005).
S’il ne faut pas noircir le tableau (car ce chiffre « choc » est en réalité plus nuancé, comme l’indique le Standish Group : Succès 29% ; Mitigés 53% ; Échec 18%), reconnaissons qu’il n’y a pas de quoi pavoiser, notamment si l’on compare ces chiffres avec ceux d’autres domaines, tels que la construction. Sauf cas particuliers, lorsqu’un chantier BTP est lancé, il débouche la plupart du temps sur un ouvrage conforme au cahier des charges et aux plans de l’architecte.
Les raisons d’échec des projets de SI sont nombreuses, mais je soulignerais avant tout celles-ci :
- imprécisions du cahier des charges ;
- mauvaise estimation de la charge ;
- inexpérience ou incompétence du chef de projet ;
- mauvaise compréhension des besoins exprimés ;
- technologie utilisée non maîtrisée.
Evidemment, lorsque ces écueils se combinent, les chances de succès s’amenuisent. Aussi, la taille du projet influence nettement le résultat : plus un projet est petit, plus il a des chances d’aboutir. C’est donc en se concentrant sur chacun des points précédents que l’on peut amener un grand projet vers le succès.
A propos de la comparaison avec le BTP, le dernier élément (maîtrise de la technologie) est bien celui qui différencie les deux mondes. Le BTP utilise en effet des techniques éprouvées depuis des siècles, tandis que l’informatique en est à ses balbutiements et repose sur des technologies qui évoluent sans cesse.
Parmi les nombreux livres qui se penchent sur la question, j’ai plus particulièrement apprécié « L’impossible conduite du projet de SI» de Didier Quan. L’ouvrage est très clair, facile à lire, et s’appuie sur une solide expérience du management de projet. Le style est direct, pragmatique, et laisse une place importante à l’humour, ce qui est plutôt rare pour ce type d’ouvrages !
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