Grâce aux nouvelles possibilités d’Internet, la société est en train de changer profondément.
L’Internet de première génération
Il y a une dizaine d’années, la généralisation d’Internet dans les entreprises a bouleversé le monde du travail. Grâce au net, les entreprises ont pu s’adresser à leurs clients et partenaires d’une manière différente, en communiquant par messagerie électronique, en présentant leurs activités sur des sites, en faisant du commerce électronique, etc. Malgré l’explosion de la bulle financière en mars 2000, une tendance de fond est née. L’apport d’Internet pour les entreprises fut clairement d'améliorer la communication et d’optimiser certains processus.
Au delà du monde de l’entreprise, Internet a permis aux individus d’accéder à des contenus divers, échanger par e-mail, participer à des forums, faire partie de communautés. La société toute entière s’est mise progressivement à utiliser Internet, satisfaisant ainsi le besoin d’accéder à l’information rapidement, en quelques clics. La soif de connaissance des individus a été ainsi grandement comblée.
Internet aujourd’hui
Aujourd’hui, la nouvelle génération du Web se profile, apportant davantage de services aux utilisateurs. Je me garderai bien de parler ici du WEB 2.0 dont la définition des contours fait l’objet de débats (à ce propos, vous pouvez encore participer à mon sondage, il n’est pas trop tard !). Mais indépendamment des effets de mode, qu’est ce qui change réellement ?
Je crois que ce qui change d’abord, et de façon concrète, c’est la simplicité des outils mis à la disposition du public. Il y a seulement 8 ans, créer un site WEB était réservé à des professionnels ou des particuliers éclairés. Aujourd’hui, créer un blog avec un graphisme attrayant ne prend que quelques minutes ! Autrement dit, la barrière de la complexité technologique a sauté (mais soyons conscients que la gestion d’un site pro demande une grande technicité, et des talents en informatique encore trop rares).
Du coup, les individus se mettent à participer et deviennent des acteurs, alors qu’ils n’étaient jusqu’alors que des spectateurs. Ce besoin de participer explose : plus de 50 millions de blogs sont recensés dans le monde, et les services gratuits permettant de partager ses vidéos ou ses créations musicales du type YouTube ou MySpace ne cessent d’attirer de nouveaux membres, … Le phénomène Wiki, notamment avec la célèbre encyclopédie libre Wikipedia, pouvant être enrichie par chacun d'entre nous, est particulièrement révélateur de l'essor de ce mouvement collectif et participatif.
Il est amusant de constater que subitement, tout le monde se met à écrire, à publier des textes, à réaliser des films, de la musique, avec le sentiment d’être de « vrais » écrivains ou artistes !
Contrairement à la première vague Internet qui s’est d’abord répandue en entreprise, cette nouvelle vague est avant tout visible en dehors du monde du travail, même si certaines firmes commencent à adopter timidement les nouvelles possibilités, en créant par exemple des blogs d’entreprise.
Au fond, je crois que l’explosion à laquelle nous assistons ne correspond pas à quelque chose de nouveau ; elle permet simplement de satisfaire un « vieux » besoin de libre expression. Il n’est désormais plus nécessaire d’être journaliste ou auteur pour dire à la planète ce que l’on a envie de dire, ou de faire part de ses créations. Je pense que tout cela est très positif, car finalement les bonnes idées qui surgissent ici et là sont rapidement détectées et diffusées. Au final, je m’en réjouis, car cela fait progresser la société.
Et demain ?
Ce n’est pas fini. Je crois fermement que le mouvement collaboratif va se renforcer, et que nous entamons l’ère du partage et de la diffusion de l’information. Cela n’est absolument pas une mode, même si un certain nombre de consultants ou autres gourous y voient avant tout l’occasion de faire du business.
Soulignons toutefois que tout cela se déroule dans nos pays riches. Nous devons en être conscients. Grâce aux nouvelles technos, nous sommes en train de satisfaire nos besoins individuels, tout en améliorant collectivement nos sociétés modernes. Le risque de creuser davantage l’écart avec le quart monde est certain. Le vrai challenge sera donc d’inventer un modèle pour entraîner dans le mouvement les pays les plus défavorisés, tels que l’Afrique. C'est compliqué, car avant de penser nouvelles technologies, des réponses aux besoins essentiels telles que la lutte contre la faim, ou la santé doivent d'abord être apportées.
Je pense de plus en plus qu’il ne faut pas s’attendre à ce que ce mouvement vienne uniquement des politiques. Dans l’immédiat, je crois plutôt au travail des associations, et aux initiatives privées, du même type que celles menées récemment par Richard Branson ou Bill Clinton pour l'environnement, même si l’on qualifie parfois ces actions de « coup de pub ».
En conclusion, nous progressons, mais la route est encore longue et tout reste à inventer.
1 commentaires:
Il me semble que l'apparition d'internet dans nos sociétés _est_ ce qui change vraiment.
Le web de première génération (et sa nouvelle peau appelée web 2.0) a offert la possibilité de "s'auto-publier" très facilement (encore plus facilement aujourd'hui en simplifiant la portion technlogique comme vous le remarquez si bien).
La première vague avait connecté les entreprises et il est normal que cette période a été caractérisée par une approche très commerciale.
La vague en cours concerne en général ceux qui ont grandi avec Internet à la maison ou à l'école. Or ce qui manquait le plus dans la société médiatisée dans laquelle on vit c'est le manque de feedback, de "répondre", de communiquer à tous.
La révélation en mon sens est que la sphère publique s'est vidée dans la sphère privée. Chacun chez soi peut recevoir de l'information, y répondre et propager son point de vue sans passer par la sphère publique. Avec tous les avantages et les inconvénients qui s'en suivent (dont certains que vous avez mentionné).
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