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Comme les résultats du sondage My DataNews l’indiquent, la compréhension de ce que recouvre le Web 2.0 est plutôt mitigée. A tel point qu’un grand nombre de blogueurs sondés ne savent pas ce que c’est, tandis que d’autres n’y voient qu’un phénomène de mode.
Malgré ce flou, on commence déjà à parler du Web 3.0, la prochaine génération d’Internet, qui apporterait de nouvelles possibilités et davantage de services. La conférence LE WEB 3 organisée par Loïc témoigne de ce phénomène.
Souhaitant apporter un éclairage sur cette récente tendance, j’ai tenté d’expliquer de façon synthétique les apports successifs des différentes générations du Web par la cartographie ci-dessus. Cette analyse n’est vraisemblablement pas exhaustive, et très certainement incomplète, mais elle a pour vocation de fixer un certain nombre de repères essentiels pour comprendre les étapes majeures de l’évolution Internet. Elle apporte également une vision, la mienne, de ce que sera le WEB dans quelques années.
J’ai retenu 5 axes : la technologie, le contenu, le commerce, le pouvoir et l’influence, la dimension sociale.
- Technologie : LA véritable source de progrès, sans laquelle rien n’est possible
La figure présente quelques innovations majeures, allant des premières pages HTML, au WEB sémantique, en passant par le XML, les flux RSS, et la technologie AJAX.
Non, il ne s’agit pas d’une grande lessive (!), mais bien d’évolutions majeures, apportant à chaque étape des possibilités nouvelles. Le WEB 3 devrait donc être synonyme de Web Sémantique, permettant par exemple d’obtenir une réponse cohérente et précise, à une question ciblée. Cela devrait être possible en associant au contenu une couche de description, c’est à dire en utilisant des informations sur les informations (les meta-données). Pour en savoir plus, il est intéressant de lire les posts suivants : Web 3.0 : données ou sémantique chez Affordance, FOAF, la première brique du Web sémantique ? sur InternetActu, ou encore les différents articles du site Planète Web Sémantique.
- Contenu : grâce aux progrès de la technologie, le contenu s’améliore
A la fin des années 1990, le contenu était fourni par des sites internet présentant des pages HTML. La seconde génération Internet (Web 2.0) a enrichi ce modèle par des documents multimédias connectés entre eux. Moins « texte » et davantage « vidéo » et « son », le nouveau Web franchit ainsi une nouvelle étape. En même temps, les échanges et le partage se développent. La révolution attendue du Web 3.0 consiste en une plus grande intégration des sources d’information, avec des réponses à nos requêtes plus intelligentes, plus pertinentes, et plus proches de l’humain. Bref, l’ère du Web 3 sera marquée par la déduction cognitive.
- Commerce : vers une intégration multi-acteurs et multimédia
Le Web 1 a créé véritablement une révolution dans le commerce, d’une part par l’arrivée de marchands Web tels que Amazon, d’autre part grâce au développement sur Internet du commerce traditionnel (FNAC, SNCF, etc.).
Depuis quelques années, on s’oriente peu à peu vers une plus grande intégration des différents acteurs, qui proposent des services connectés, et multimédia. Le récent post Vers un Web 3.0 ? de Fred Cavazza explique remarquablement cette évolution, au travers d’un exemple.
- Pouvoir et influence : le pouvoir et les cercles d’influence sont modifiés
Les débuts d’Internet étaient caractérisés par des sites d’information et/ou marchands, auprès desquels les internautes allaient chercher de l’information. Le pouvoir d’influence était la plupart du temps entre les mains de sites professionnels. Avec l’arrivée des outils de partage de l’information (blogs, wikis), le pouvoir est désormais rendu aux utilisateurs. A côté des journalistes professionnels, des individus blogueurs délivrent désormais de l’information, souvent appréciée pour son authenticité et son style direct. Cette tendance devrait s’accentuer avec le Web 3.
- Dimension sociale : vers une participation élargie des individus
Au-delà du pouvoir et de l’influence, il est intéressant de noter que les individus participent de plus en plus à la vie publique, notamment via les blogs. Nous sommes passés d’une étape de publication d’informations (grâce aux pages perso) à une phase d’échange.
Le Web 3 renforcera à coup sûr le phénomène collaboratif, où le contenu comptera davantage que le statut.
7 commentaires:
Tous ces beaux concepts d'analyse sémantique me laissent plutôt perplexe, car ils oublient le proncipal: ils ne peuvent fonctionner que s'ols ont du grain à moudre. Leur grain étant les métadonnées, et il me semble que l'on soit encore loin de leur génération automatique. Or, sans des métadonnées pertinentes, les plus belles infos du monde pourront rester pendant des siècles au fond d'un site avant qu'on ne les découvre.
Christophe,
Je me suis déjà intéressé à la transition entre Web 2.0 et Web 3.0, billet dans lequel je conclus en répondant indirectement au questionnement du commentateur qui m'a précédé : car même si demain les métadonnées étaient automatiquement générées pour tous les sites du Web, il n'en resterait pas moins que dans « le travail coopératif des ordinateurs et des humains », le vrai sens est - devrait être - donné, non pas par les ordinateurs, mais bien par les humains, à travers l'usage qu'ils en font et qu'ils en feront (ou n'en feront pas...).
Jean-Marie
Merci Serge et Jean-Marie pour vos commentaires. La mise en place de métadonnées nécessitera des interventions humaines, ce qui prendra effectivement du temps.
Bravo à Jean-Marie pour son article.
Ces analyses sont très pertinentes, et utiles à la bonne compréhension des événements divers et variés qui se produisent à toute allure, et apparemment sans ordre ou direction précise.
A la lecture des commentaires, je souhaiterais apporter une certaine note d'optimisme, dans la mesure où il commence à exister des outils, présentant une rupture technologique réelle, qui sont en mesure de comprendre le sens du langage naturel, c'est-à-dire cette conversation par exemple.
Les premières applications (que j'ai testées grandeur réelle) permettent de trier de façon automatique des lettres de réclamations. Par la suite, il sera possible de faire de la veille active sur l'ensemble des écrits concernant une société par exemple, enfin d'améliorer les moteurs de recherche existant sur Google et autres Yahoo.
En dernier lieu, cette "langue interne" étant indépendante de toute langue humaine connue, il sera(it) possible de réaliser des traductions automatiques (11 langues principales prévues d'ici fin 2008).
Merci Véronique pour ton éclairage.
J'ai moi aussi fait une approche personnelle de ce "web 2.0", dont je n'aime pas l'appellation ni le concept.
A force de chercher la "cérébralisation" des données, le "web 4.0" ne deviendra-t-il pas finallement un excellent concept de flicage ? Je pense déjà à certains outils Google, par exemple, qui fouillent les données entrées dans les moteurs de recherche pour signaler plus vite les recherches fructueuses ou dans les mails Gmail ...
Très intéressante ton approche.
Merci de tes infos.
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